Edition du 24 novembre 2020:
La première trace postale se situe en 1644. A cette époque, le transport des lettres du public n’était envisagé pour sur les relations rentables. Cela s’appelait le ‘Commerce de correspondance ‘. Le courrier n’était pas distribué à domicile.
En 1780, 1000 villes françaises sont dotées d’un « bureau de Poste « . On y compte 144 facteurs (80 à Paris, 64 en province). Marseille en compte déjà 6 en 1769. La petite poste Marseillaise : Il s’agit d’assurer le service de la ville pour la ville. C’est en 1781 que naquit la petite poste de Marseille, après que la chambre de commerce ne s’oppose à trois projets : 1764 – 1774 – 1777. C’est en nombre que ce service débutera. En avril 1782, il sera étendu à la banlieue. Le sous fermier de l’époque (équivalent du receveur) s’appelait Ogier de la Cotterie. l y avait 6 facteurs et 6 surnuméraires pour une cinquantaine de boites relevées. Les lettres étaient distribuées dans les deux heures qui suivaient la levée.
1844 / 1855 : Vers le milieu du 19 -ème siècle ont fonctionné à Marseille des agences de distribution d’imprimés à domicile, comme d’ailleurs il en existait à Paris. La plus importante fut créée par le fondateur de l’indicateur Marseillais Pierre Blanc (en 1850), exploitée durant plus de 50 ans par lui et ses successeurs. Initialement installé au 27 rue Saint Ferréol, le siège fut par la suite transféré au 9 rue Haxo. Le gouvernement en place s’empare alors de ce nouveau moyen de communication pour en faire un service d’état. Il commande à de nombreux architectes dans les grandes villes la construction « d’hôtels des Postes ». Il confie celui de Marseille à l’architecte M.J. HUOT.
Le projet est présenté au salon de 1892, où il fait sensation. Le terrain, de forme irrégulière, offrait un grand développement de façades que le constructeur à su varier pour éviter la monotonie. La tour qui sert de point de départ aux fils aériens des télégraphes et des téléphones est devenue motif à décoration (voir photo).

En 1780, 1000 villes françaises sont dotées d’un « bureau de Poste « . On y compte 144 facteurs (80 à Paris, 64 en province). Marseille en compte déjà 6 en 1769. La petite poste Marseillaise : Il s’agit d’assurer le service de la ville pour la ville. C’est en 1781 que naquit la petite poste de Marseille, après que la chambre de commerce ne s’oppose à trois projets : 1764 – 1774 – 1777. C’est en nombre que ce service débutera. En avril 1782, il sera étendu à la banlieue. Le sous fermier de l’époque (équivalent du receveur) s’appelait Ogier de la Cotterie. l y avait 6 facteurs et 6 surnuméraires pour une cinquantaine de boites relevées. Les lettres étaient distribuées dans les deux heures qui suivaient la levée.
1844 / 1855 : Vers le milieu du 19 -ème siècle ont fonctionné à Marseille des agences de distribution d’imprimés à domicile, comme d’ailleurs il en existait à Paris. La plus importante fut créée par le fondateur de l’indicateur Marseillais Pierre Blanc (en 1850), exploitée durant plus de 50 ans par lui et ses successeurs. Initialement installé au 27 rue Saint Ferréol, le siège fut par la suite transféré au 9 rue Haxo. Le gouvernement en place s’empare alors de ce nouveau moyen de communication pour en faire un service d’état. Il commande à de nombreux architectes dans les grandes villes la construction « d’hôtels des Postes ». Il confie celui de Marseille à l’architecte M.J. HUOT.
Le projet est présenté au salon de 1892, où il fait sensation. Le terrain, de forme irrégulière, offrait un grand développement de façades que le constructeur à su varier pour éviter la monotonie. La tour qui sert de point de départ aux fils aériens des télégraphes et des téléphones est devenue motif à décoration (voir photo).
Le projet de l’hôtel des postes de Marseille était, à l’époque, le plus important de ceux élevés jusqu’ici en province. Construit par la ville pour le compte de l’Etat, sur des terrains qu’elle possédait, il occupe une surface totale de 4500 Mètres, dont 3500 couverts par les bâtiments. L’architecte prévoyait pour la construction une dépense de 1 500 000 Francs. En cours d’exécution, l’état demande de rajouter un étage destiné au service téléphonique et une tour devant recevoir 2000 fils. Malgré cette nouvelle demande, la dépense totale ne s’élève qu’à 1 311 440 Francs. En moins de deux ans, l’édifice est parachevé et livré aux services auxquels il est destiné. La ville de Marseille a tenu ses engagements envers l’Etat. Elle est dotée désormais d’un hôtel des postes et télégraphes, destiné à la fois au service du public et aux services intérieurs, ce qui en fait une vaste usine où se font toutes les manipulations.
Le public accède dans la grande salle qui lui est réservée par un porche à cinq arcades soutenues par de robustes piliers, qui indique bien l’entrée d’un important service public.

Une boiserie en chêne limite les guichets sur les trois côtés de la salle. La lumière du jour entre par une galerie vitrée au premier étage. Deux grands poêles assurent une température douce en hiver. Derrière les guichets sont disposés les bureaux du receveur principal, la salle des abonnés, la salle d’attente des vaguemestres avec entrée par la rue sainte Marthe, et le bureau télégraphique de nuit avec une entrée dédiée sur la rue Colbert. L’entrée des employés des postes se fait par la rue saint Cannat, C’est de ce coté de l’édifice que se situent les « ateliers » : manipulations des lettres, tri, classement…et au premier étage, les non moins nombreuses manipulations des dépêches télégraphiques.
Les sous-sols, d’une dimension quasi équivalente à la superficie de du bâtiment, contiennent les chambres des piles électriques, les réservoirs d’air comprimé qui actionnent les tubes pneumatiques pour le transport des dépêches, Quatre générateurs « ROSER » pour le production de la vapeur destinée aux machines et au chauffage, et deux machines à vapeur sortant des ateliers marseillais « STAPFER » , qui assurent la compression de l’air dans les réservoirs et le fonctionnement des dynamos. Ce service souterrain est du plus grand intérêt, indispensable au fonctionnement de tous les services.
Primitivement, les deux ailes qui bordent le bâtiment devaient s’arrêter au – dessus du premier étage. C’est en cours de construction que l’état, s’emparant du service des téléphones, demande à l’architecte de les surélever, de construire un nouvel étage pour y installer un nouveau service. C’est dans cet étage qu’est centralisé pour tout le département le nouveau service de communication : Le téléphone. Des câbles étrangers relient également l’Angleterre et l’Espagne. Des câbles, qui, concernant la péninsule Ibérique, joueront un rôle majeur pour le développement de la résistance contre le putsch franquiste. Avec ces deux immenses cheminées et la tour des téléphones (très originale), l’ensemble du bâtiment dévoile un caractère industriel qui n’est pas sans grandeur.
Enfin, pour ornementer cet édifice, qui devient la deuxième Poste Française après Paris, l’architecte appose sur la face principale, entre les trumeaux du second étage, les emblèmes de la poste (des cercles ailés) et les lettres R.F. qui caractérisent l’édifice public. quatre médaillons ornent les autres trumeaux : Les portraits des savants VOLTA, AMPERE, FARADAY et COULOMB, dont les travaux ont jeté les bases de la science télégraphique moderne. Et les appuis des grandes croisées du premier étage sont ornés des écussons des principales villes du département :
- Marseille, avec des branches de pin et de figuier
- Aix en Provence, avec des branches d’olivier et d’amandier
- Arles, avec des épis de blé et des feuilles de micocoulier
- Tarascon, avec la vigne et le murier
- Salon de Provence, avec des arbres fruitiers.
Ces sculptures ont été réalisés par MM. CLASTRIER , REY et ALIC.
Les repères historiques d’une future administration : les PTT
1849 : Le premier timbre français est émis
1865 : La convention télégraphique internationale de Paris voit la création de l’UTI (union Télégraphique internationale).
1896 : Création d’un sous secrétaire d’état aux postes et télégraphes
1900 : Création de l’association générale des agents des P et T
1909 : 2 grèves affectent les P et T demandant le renvoi du sous-secrétaire d’état. Naissance d’une fédération P et T et affirmation du syndicalisme aux P et T
1918 : Ouverture du premier centre de chèques Postaux : Les CCP.

L’évolution exponentielle des moyens de communication à cette époque contribue très largement au développement économique de la ville et du département. La poste Colbert en est le poumon. Au fil des ans, le réseau des bureaux de Poste et Télégraphe, qui va devenir très vite des bureaux – Poste – télégraphe – téléphone -, va se développer dans toutes les grandes villes du département.
La Poste Colbert deviendra alors un organe centralisateur. C’est à dire que, de part son savoir faire et son ancienneté géographique, elle fournira en matériels (timbres, documents administratifs, cachets et sceaux) et argent, l’ensemble des bureaux du département. Elle prendra alors le qualificatif de Recette principale. Avec la généralisation de la distribution du courrier à domicile, le développement du téléphone, c’est plus de 2000 personnes qui travaillent dans ce lieu. Les services du téléphone et du télégraphe sont assurés jour et nuit, y compris le dimanche.
Jusque dans les années 1970, la poste Colbert desservira en courrier l’ensemble de la ville. La distribution 3 fois par jour, le tri de nuit assuré dans les locaux. A la création des arrondissements et des secteurs dans la ville, l’administration va délocaliser la distribution du courrier par arrondissement. Les CCP, crées à Marseille à la poste Colbert seront délocalisés peu avant.
Le télégraphe s’éteint au profit du téléphone, qui se démocratise et devient présent dans tous les foyers. Les standards téléphoniques font place à des réseaux filaires, aux dernières inventions de la communication. Les 2 étages furent ensuite occupés par les services de renseignements nationaux (12) et internationaux (3212) jusqu’en 2011.
C’est ainsi, que peu à peu, au fil des ans, Marseille a oublié que la poste Colbert fut le poumon économique de la ville, en développement la communication dans toutes les composantes de l’industrie, du tourisme, du commerce, terrestre, maritime, aéroporté, internationale.
La Poste Colbert a été, au même titre et pour les mêmes raisons, comme la tour Eiffel à Paris, un générateur de la communication.
Charles Ribard