Journée nationale de la résistance – 27 mai 2022
par Georges RAPHAEL
Journée commémorative de la résistance très émouvante, organisée par AMVIC, sous le péristyle de l’Immeuble Colbert.





Extrait du discours prononcé lors de la cet hommage aux martyrs de la résistance dans les PTT.
« Au nom de l’association Mémoire Vivante de l’Immeuble, je vous remercie d’avoir répondu présent à notre invitation pour honorer la mémoire de nos collègues , martyrs de la résistance et de la déportation.
Nous nous tenons devant les plaques commémoratives , qui disséminées dans différents services de LA POSTE et d’ORANGE sont désormais sanctuarisées sous ce péristyle grâce à la pugnacité de l’AMVIC avec le concours de LA POSTE. Nous rendons aussi un hommage à toutes les femmes et les hommes, membres de cette grande administration d’état qu’était les PTT, qui ont donné leur vie durant cette sombre période.
- Henri Auzias, agent manipulant des PTT, fusillé par les Français (Vichy) le 23 février 1944 à la centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot , après condamnation par une cour martiale du régime de Vichy ; manipulant des PTT ; syndicaliste CGT des PTT à Marseille ; militant communiste ; résistant FTPF. Une rue de Marseille porte son nom.
- Paul Codaccioni, contôleur principal des PTT, syndicaliste CGT, résistant, membre des Mouvements unis de la Résistance (MUR), chef régional de la Résistance PTT, il a été fusillé avec vingt-huit autres résistants, après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes dans le Var.. Une rue de Marseille porte son nom.
- René Michel, Inspecteur des PTT, mort en déportation.
- Jean-Baptiste Pétré, contrôleur des PTT, chef régional de l’Armée secrète pour la Provence, déporté au camp de Buchenwald. Dans la rue portant son nom et longeant la Poste Colbert, une plaque mémorielle y est apposée.
Georges Frischman , resistant PTT, nous rappelle, dans son ouvrage sur l’Histoire de la fédération CGT des PTT, quelques faits historiques de cette période , dans cet édifice majestueux qu’est « La Poste Colbert » comme nombreux d’entre nous avons coutume de toujours le nommer ainsi:
« 1944 à quelques mois de la Libération , le 25 mai grève générale à Marseille:
dans la nuit 400 militants sont arrêtés. La grève s’étend le 26 où les jeunes « télés » de Mle RP arrêtent le travail à leur tour ; suivis d’une grande partie des adultes. Le 27, tout Marseille est dans la rue. le bureau clandestin régional avait préparé ces journées de protestation. Paul Tancrède et Line Ceccaldi (que nombreux d’entre nous ont bien connu), aidés d’autres militants, avaient contribué par la diffusion de tracts remis par les facteurs dans les boîtes aux lettres, au succès de la mobilisation du personnel; en particulier les jeunes pour la réalisation de ces mots d’ordre.
Le 14 juillet, on manifeste, à expression ouverte, de Plombières à la Porte d’Aix, en passant par la Belle de Mai .L’occupant est nargué .. cortège encadré par les FTPF et des milices patriotiques en armes, emmené par deux femmes, Andrée Guizard et Line Ceccaldi, une avec un drapeau rouge et l’autre le drapeau tricolore.
Durant les combats ultimes pour la libération de la ville, tous les efforts de propagande et de recrutement se concrétisent par l’appel de la Fédé Postale le 26 Août 1944 dans Rouge Midi « chaque Postier devient un combattant au service du gouvernement provisoire de la 4eme République »
L’action menée pour l’enrôlement dans les milices patriotiques au sein de l’administration, le sabotage des câbles téléphoniques reliant les îles du Frioul à Toulon, la prise du central national les armes à la main ont laissé des souvenirs vivaces dans l’esprit du personnel des PTT.«
Dans ces années sombres de l’occupation NAZI et de la collaboration avec ce régime barbare, des femmes et des hommes ont relevé la tête et combattu au prix de leur vie, pour que nous puissions vivre libre. Ils doivent rester un exemple pour les générations présentes et futures. Notre devoir est de ne jamais les oublier et perpétuer leur mémoire en pérennisant les valeurs de la résistance.
Une gerbe de fleurs fut ensuite déposée et l’assistance observa une minute de silence. Le chant des partisans et La Marseillaise clôturèrent l’évènement.
Nous remercions les organismes et personnalités pour leur présence:
- Marcel Chapaprie pour coordinations des anciens combattants et victimes de guerre.
- Laurence Garson, responsable du Mémorial des déportations de Marseille au sein du musée d’histoire de Marseille.
- Magali Tardieu, fédération CGT 13 Poste.
- Magali Hidalgo, fédération CGT 13 éducation.
- Pierre Ciantar, IHS CGT cheminots.
- Ange Guaza, Groupe La Poste.
- Toute les personnes présentes ainsi que les journaux de la presse locale: La Marseillaise et La Provence.

La Grande grève de 1992 à Marseille RP
par Charles Ribard (membre de l’AMVIC)
Avant d’aborder le sujet du titre, petit retour sur l’année 1992 dans les PTT . Une année « charnière » dans tous les services de cette Administration , qui va voir la mise en place de la réforme de cette entité, décidée en 1990. C’est la mise à jour de la privatisation et l’application de toutes ses composantes : nouvelles règles de gestion du personnel, tentative de privatisation des restaurants administratifs, accélération de la suppression des ambulants, l’entrée de 10 000 contrats CES (contrat emploi solidarité) , à la Poste comme à France Télécom , déjà deux entités distinctes. Et le 20 septembre 92, c’est le référendum sur le traité de Maastricht.
Mai 68 à Marseille R.P.
par Denis Estève (membre fondateur de l’AMVIC)
Depuis longtemps le mécontentement régnait parmi les postiers, aussi n’a-t-il pas fallu inciter le personnel à se déterminer pour l’action. A la quasi unanimité, le personnel adoptait la grève illimitée et décidait spontanément l’occupation des locaux. Aussitôt, chaque agent, chaque préposé, prenait ses responsabilités. Pas besoin d’ordre, chacun ses sentait concerné et parfaitement conscient de son rôle. L’unité se créait, une unité qui est restée inébranlable du commencement à la fin de la grève et qui, nous l’espérons ira en se renforçant dans le futur.
Les agents des guichets de La Poste Colbert
par Rolande Carrière (membre de l’AMVIC)
Je suis arrivée à Colbert en septembre 82 ; j’avais demandé ma mutation de Saint Giniez pour connaitre le travail dans un grand bureau …..
La Cabine Financière à Marseille R.P.
par Georges RAPHAEL (membre de l’amvic)
Préambule: Le service de la cabine financière, service spécifique de toutes les Recettes principales des PTT (une par département), était chargé d’organiser la distribution des mandats postaux par les facteurs (forme de paiement majoritaire des pensions et retraites, à cette époque).
Juillet 1972, mon premier emploi saisonnier (job d’été comme l’on dit maintenant) fut celui d’auxiliaire à Marseille RP ( recette principale des Bouches du Rhône) dans le service de la cabine financière.
Le Grand Bar des PTT
par Edmond Aventiny (membre fondateur de l’AMVIC)
Les jours heureux
Derriere La poste Colbert, dans la rue Saint-Cannat existe un café, le grand bar des PTT. Odette et Gilbert en étaient les propriétaires. Nous prenions le café avec les équipes de nuit et les « télégraphes ». Notre club nommé CSPTT y avait son siège et les coupes gagnées avaient leur place.
Vincent MEMOLI
par Denis Estève (membre fondateur de l’AMVIC)
En 1947 notre camarade Vincent Mémoli, jeune télégraphiste de 14 ans, s’engage dans l’action pour appeler à la grève en faisant le tour des bureaux. Il était alors stagiaire et fut mis dehors, les stagiaires n’ayant pas droit de grève. Il sera réintégré suite à l’intervention de la CGT. Lors de ce mouvement, des préposés grévistes de la Recette Principale de Marseille ont été emprisonnés pendant quelques jours (dont Solari le secrétaire de la section syndicale CGT). En 1948, développement des grèves. Il s’en suit une sévère répression sur ordre de Jules Moch, Ministre de l’Intérieur, entrainant plusieurs morts.
Les Auxilliaires
Par Claude Pellissier (membre de l’AMVIC)
La lutte contre l’auxiliariat a toujours été un souci permanent de la C.G.T., et les luttes contre l’utilisation de cette catégorie de personnel, malléables et corvéables à merci, faisait et fait partie encore aujourd’hui de ses revendications prioritaires « pas d’emplois précaires »
Marseille RP, « la poste Colbert » a toujours pris une part importante dans l’action pour permettre aux auxiliaires d’obtenir les conditions de travail et les droits semblables aux titulaires. Cela s’est traduit dans les luttes parfois sans précédent.
Immeuble Colbert: une histoire sociale à écrire, La Marseillaise du 03 décembre 2021.
Alain Croce
Un militant exceptionnel
« Toujours dans l’action collective pour le progrès social. Avec son humilité habituelle et la recherche constante du partage des connaissances« . C’est avec ces mots que le Syndicat CGT Poste des BdR lui a rendu hommage lors de son départ à la retraite...